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Mata Hari et Vadim Maslov

Une histoire d’amour rocambolesque ! Celle d’une femme devenue espionne par amour, pour pouvoir rejoindre son prétendant durant la Première Guerre mondiale. Où comment Mata Hari effeuilleuse orientale délurée, courue à sa perte pour les beaux yeux du capitaine russe Maslov.

Mata Hari et Vadim Maslov

Margaretha Geertruida Zelle, surnommée Mata Hari, nait le 7 août 1876 aux Pays-Bas, dans une famille aisée, dont elle est l’ainé. Elle épouse en 1895 un officier de marine de 11 ans plus âgé, à qui elle donnera deux enfants. Elle le suit dans son affectation sur l’ile de Java, où elle apprend les us et coutumes locales et notamment les danses. Le 27 juin 1899, les deux enfants du couple sont empoisonnés et seule la petite Louise Jeanne survit. Un drame terrible qui ne sera jamais réellement élucidé. Rentrée en Europe Margaretha finit par divorcer en 1902, et son ex-époux lui enlèvera la garde de sa fille. Elle a 27 ans et débarque à Paris où elle devient courtisane auprès des riches messieurs de la capitale. Elle peaufine peu à peu son talent de danseuse orientale, en se produisant à moitié dénudée, exotique et érotique, sous le nom de Mata Hari. Son numéro d’effeuillage est attendu dans toutes les capitales. Elle entretient de nombreuses relations avec des hommes aux personnalités plus ou moins troubles, hommes politiques, banquiers, intrigants. Elle n’hésite pas à se prostituer pour finir les fins de mois. En 1916 elle rencontre le capitaine russe Vadim Maslov, au service de la France, dont elle tombe follement amoureuse.

Beaucoup plus jeune qu’elle, il n’a que 21 ans. Quand il blessé au Front, elle souhaite ardemment se rendre à son chevet à Vittel. C’est à l’occasion de cette démarche qu’elle rencontre le chef du contre-espionnage français, le Capitaine Georges Ladoux et qu’elle devient l’agent H21. Pour l’autoriser à rejoindre son amant, il lui fournit un laissez-passer grâce auquel elle voyagera à sa guise. Mais il pose une condition : celle d’espionner l’ennemi, autrement dit les Allemands, et de se rendre partout où elle peut afin de récolter des informations cruciales, d’autant qu’elle parle plusieurs langues. En échange des retrouvailles avec son jeune amant, elle s’engage donc dans des relations avec les militaires influents d’alors. Les services secrets britanniques l’interpellent et l’interrogent, elle leur dévoilera son identité d’espionne. Début 1917, elle se rend à Madrid où se trouve un grand centre d’espionnage allemand et séduit l’officier germanique Kalle. Ce dernier envoie alors un message à ses supérieurs de Berlin disant que « l’agent H21 s’est rendu utile ». Quelques mots qui signeront sa perte.

Le message est intercepté par les Français, mais ils la laissent toutefois progresser dans sa mission, tout en la surveillant de près, puisqu’ils présument qu’elle est un agent double. De retour à Paris, elle est arrêtée le 14 février tandis que des produits pharmaceutiques suspects, mais finalement inoffensifs sont retrouvés dans son sac. Elle est détenue à la prison de femmes afin de lui extorquer des aveux, soupçonnée de trahison, gravitant de part et d’autre des milieux européens impliqués dans le conflit. Elle se voit obligée de raconter qu’elle a été recrutée par Ladoux un an plus tôt, pour sauver sa peau, mais rien ne semble y faire à cette époque où les tensions sont à leur paroxysme. Son procès démarre en juillet, elle tente tout d’abord de séduire les militaires chargés de la juger comme elle l’a toujours fait avec les hommes, même si elle a presque 60 ans. Elle se défend assez vaillamment, elle reconnait avoir reçu des dividendes du responsable de l’espionnage allemand, mais assure qu’il s’agit d’un cadeau puisqu’il est son amant, et qu’elle a agi ainsi dans l’intérêt de la France. Rien n’y fait la sentence tombe, terrible. Elle sera exécutée pour espionnage le 15 octobre 1917à Vincennes. La légende raconte qu’elle envoya des baisers aux militaires qui la fusillèrent, éternelle séductrice.

Mais surtout qu’elle périt par amour, car si le jeune Maslov n’avait pas été blessé, et qu’elle n’eut pas souhaité le rejoindre, jamais elle ne se serait mise dans une situation d’espionnage pour négocier sa présence auprès du seul amant qui lui fit vraiment tourner la tête, elle qui connut tant d’hommes.

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