Ce roman sous forme épistolaire, relate les manigances perverses de deux libertins, la marquise de Merteuil et le comte de Valmont. Débauchés, ils échangent leurs exploits respectifs en la matière, se vantant de leurs tactiques pour séduire et corrompre leurs victimes.
Ce récit coupe la société en deux, les manipulateurs et ceux qui les subissent, dans un cadre où la pudibonderie hypocrite faisait rage. Infidélités et perversions étaient pourtant des pratiques courantes en ce Siècle des lumières. Le jeu de la séduction et le machiavélisme de ses mécanismes y sont décortiqués à merveille.
Mme de Merteuil, richissime veuve a accumulé les aventures tout en se débrouillant pour conserver intacte sa réputation, à une époque où le déshonneur des femmes est rapidement stigmatisé par les hommes. Le Vicomte de Valmont fut l’un de ses amants. Elle partage avec lui le goût de pervertir les innocents, et les confidences interdites.
La plupart du temps c’est elle qui le guide vers ses victimes, ou suscite en lui l’envie de les faire flancher. Chose aisée tant il est un libertin sans morale, il s’empresse de raconter ses mésaventures dans des lettres orgueilleuses à Mme de Merteuil. En échange, elle fait preuve de plus de discrétion, de peur d’être jugée, malgré sa grande liberté d’esprit. Il ne faudrait pas que ses lettres tombent dans les mains de n’importe qui. Malgré tout très prudente, ce qui la passionne c’est de venger les femmes, qu’elle trouve asservies par la gent masculine. Parmi leurs victimes toutes désignées figurent, entre autres la Présidente de Tourvel, puritaine et amoureuse de son époux, la jeune Cécile de Volanges, le Chevalier Danceny.
Au fil des pages, l’on apprend que la dévote Tourvel que tous croient irréprochable finit par succomber au Comte, et entame une liaison avec lui. Sur les conseils de Mme De Merteuil, il a vite fait de l’abandonner tant et si bien qu’elle se retire au couvent. Quant à Cécile, qui fréquente la marquise, elle se retrouve elle aussi prise au piège, amoureuse du jeune Danceny, destinée à épouser un autre homme qu’elle n’aime pas, elle couche avec le comte. Tout ceci sous les auspices de sa très chère amie et confidente. Complètement manipulée, elle finit par retirer elle au couvent.
Quand Danceny, apprend par la marquise que Valmont, son ami, a abusé de Cécile, il se bat en duel avec lui. Avant de mourir, le comte lui remet la correspondance de marquise. Il constate qu’ils ont tous été grugés par elle, chacun à leur manière. De Valmont n’a jamais eu qu’une idée en tête, plaire à son interlocutrice. Le livre relate ainsi la surenchère dans la domination entre les deux libertins, et l’influence certaine de Mme de Merteuil, servie par une soif de revanche à l’encontre du patriarcat et des supposées bonnes mœurs. Danceny rendra publics les écrits, entraînant sa perte sociale et morale.
« Née pour venger mon sexe et maîtriser le vôtre », lettre de la Marquise de Merteuil au Vicomte De Valmont.
