Mais bien au-delà de la part biblique du récit, les aventures de Samson interpellent par leur aspect enchanteur, 12 siècles avant l’avènement du Christ. Pour les Hébreux, il est raconté dans le livre des Juges, mettant en scène des héros et leurs affrontements.
Samson est née d’une femme supposée stérile et de Manoach, auquel l’on a prédit un fils qui délivrerait Israël des Philistins. Il est naziréen selon la volonté de Dieu, et ne se coupe ni les cheveux ni la barbe. Considéré comme un vœu ceci lui permet de développer une force hors du commun. Plus sa chevelure est longue plus son pouvoir physique est renforcé.
Élevé dans la tribu de Dan, l’une des 12 tribus d’Israël, il grandit n’hésitant pas à tuer de ses propres mains toutes sortes de créatures terribles. Mais les ennemis jurés de son peuple sont les Philistins, et Samson semble avoir été désigné pour mettre fin à leurs exactions et leur joug. Pourtant il commence par vouloir épouser l’une des leurs.
Alors qu’il s’enquiert d’une jeune femme qu’il a déjà aperçue, il terrasse un lion, et retrouve quelques jours plus tard sa dépouille recouverte d’un essaim d’abeilles, dont il recueille le miel. Un miel qu’il sert accompagné d’une énigme lors de son mariage. Bien évidemment les Philistins ne trouvent pas la solution, et bon nombre d’entre eux sont massacrés par Samson, aggravant les tensions entre les clans. La force de Samson est telle qu’au cours de ces conflits, dans lesquels sa jeune épouse meurt, il arrive à tuer jusqu’à 1 000 ennemis. Incapables de comprendre d’où lui provient cette incroyable puissance, les Philistins avides de vengeance, envoient la belle Dalila, à laquelle ils promettent fortune, pour qu’elle séduise Samson et découvre son secret. Amoureux, Samson résiste par trois fois à ses questions.
Mais elle use de tant de charmes qu’il finit par lui expliquer qu’il est un naziréen, et qu’en tant que protégé des Dieux il tient sa force de sa chevelure. Bien évidemment, la jeune femme le trahit. Après l’avoir endormi avec beaucoup de malice, elle lui coupe ses cheveux, appelle les Philistins, qui s’empressent de venir le supplicier en lui crevant les yeux et en le jetant en prison. Il est condamné à tourner éternellement la meule et sera exhibé comme un trophée à quelques fêtes. Pour faire cesser son calvaire et alors que ses cheveux ont commencé à repousser, c’est au cours d’une de ces célébrations qu’il implore Dieu de lui venir en aide.
Alors que tous se rient de lui, entravé entre deux colonnes, il arrive à les écarter à mains nues, de manière à ce que le palais tout entier s’écroule sur la foule, tuant au passage des milliers de Philistins. S’il meurt aussi dans les décombres, l’oracle a été accompli, il a délivré les siens. La morale est sauve, mais l’histoire de Samson est aussi celle d’un amour et d’une confiance bafouée, celle d’un homme que tous pensaient intouchable. Ne sachant résister à sa bien-aimée, il se met en danger et expose son peuple. Fort heureusement, en bon héros, ses ressources sont telles, qu’il s’acquitte encore très courageusement de sa mission.
L’histoire de Samson et Dalila emprunte aux péplums, à la poésie, aux contes. Ici l’amour prend la tragique figure de la tentation et de l’attraction fatale.
